NAVARRE, PROBLÉME ET SOLUTION, C´EST L´ÉTAT EUROPÉEN DES BASQUES
UN CONFLIT POLITIQUE INTERNATIONAL
La Conférence Internationale sur la Paix du 17 octobre 2011 à San Sebastian sur le conflit basque suppose, après que les puissances de l’Occident l'aient sciemment cachée pendant très longtemps, un affleurement de la plus grande injustice internationale qui perdure encore en Europe. Les Basques ont dû subir de façon continuelle l’inusitée violence occasionnée par la conquête, l’occupation, la division, la supplantation institutionnelle, destructrice de nation ("nationicide") et de langue ("linguicide").
Il ne s’agit pas d’un problème interne, comme on veut le faire croire depuis l’Espagne et la France: la dérive du “régionalisme sain”, ou le “particularisme identitaire”. Nous nous trouvons, au contraire, face à un conflit international intraeuropéen, qui implique l’invasion militaire permanente et la domination, par deux États membres de l’UE, d'un autre État européen.
Dans le cas basque, comme dans celui de l'Irlande, il existe en synthèse une double interlocution, celle de l’Etat dominant (Angleterre) et de l’Etat dominé (Irlande).
La différence est que l’Etat irlandais a obtenu la reconnaissance de sa souveraineté et de la plus grande partie de sa territorialité il y a quatre-vingt cinq ans et que l’Etat européen de Navarre, pour sa part, est toujours en état d'hibernation, subordonné et divisé entre les Etats espagnol et français.
ÉTAT ET NATION
Lorsque nous parlons de la Navarre, nous nous référons à la manifestation de sa société ou nation politique; le Pays Basque est la communauté culturelle. La Navarre et le Pays Basque sont les deux visages d'une même nation, respectivement la politique et la culture. À chaque fois que nous utilisons le concept Navarre ou navarrais, nous nous référons au contenu politique; ainsi, la société navarraise, citoyenneté navarraise, la Navarre, l’État navarrais, le Royaume de Navarre.
Il est important aussi de ne pas confondre la signification des termes Navarre et Pays Basque, tous deux étant solidement basés sur le déroulement réel des faits historiques. Car pendant que la Navarre naît comme concept politique pour dénommer la Vasconie souveraine et indépendante, le Pays Basque apparaît dans les premiers livres en langue basque des écrivains navarrais du XVIe siècle, dans la Navarre qui restait indépendante, pour réunir tous les bascophones, même s’ils résidaient déjà en dehors du territoire indépendant navarrais, dans les territoires dominés par l’Espagne, cherchant ainsi à mettre en valeur l’existence de la Nation culturelle et linguistique, qui n’était plus englobée dans la pratique par la Nation politique.
Autrement dit, lorsque les puissances menaient leur tâche d’occupation, de démolition et de supplantation de la nation politique qu'est la Navarre, a nation culturelle et linguistique qu’est le Pays Basque s’affirme en son sein dans une volonté de résistance, résistance forcée et multiséculaire, accrochée à la défense mètre par mètre des restes et des lambeaux de la souveraineté politique et de la culture basque.
Dans un processus de récupération de la souveraineté, on ne peut pas s'attacher à un seul aspect de la réalité nationale. Il est indispensable au contraire de prendre en compte les deux à la fois. Ne pas prendre en considération cette dualité réelle de la même nation, la communauté culturelle (Pays Basque) et la société politique (Navarre), a de très graves conséquences. De même que les termes "navarrais" et "basque" se réfèrent aux mêmes personnes résidant sur le même territoire, la Navarre et le Pays Basque sont aussi des appellations qui désignent le même pays, même si elles reflètent des concepts complémentaires, la Navarre comprend l'étatisme de la société politique et le Pays Basque la communauté culturelle nationale.
VIOLENCE CONTINUELLE
L’origine du conflit politique existant à ce jour se trouve dans les conquêtes, que l’Espagne et la France ont opérées sur la Navarre. Les conquêtes "manu militari" ont été menées contre un Etat européen et moderne. Il ne s’agissait aucunement de la disparition d’un "royaume médiéval", d’un "royaume hispanique" ou d’un "simple changement de dynastie". La conquête de l’Etat navarrais culmine en 1620, c’est-à-dire 170 ans après la prise de Constantinople, et 130 ans après la conquête de Grenade et de l’arrivée des Espagnols en Amérique. La conquête de l’Etat navarrais se produit donc en plein Âge Moderne.
C'est précisément ce fait, que l’Etat navarrais soit un Etat moderne avec une société consciente d'elle-même, des institutions solides, un Droit et une langue propre, qui a obligé les conquérants à supporter l’existence d’un système juridique, politique et social plus avancé et développé que le leur. D'où le fonctionnement encore de nos jours de résidus institutionnels (fueros) appartenant à l’Etat navarrais: Trésor Public, droit civil, administration locale, etc, qui ne sont pas des créations, délégations ou transferts de l’État espagnol.
Et cela est arrivé non parce qu’ils manquaient de volonté et de moyens pour faire disparaître tout vestige de la souveraineté politique, comme ils l'ont fait en Amérique ou aux Philippines, mais parce que les coûts économiques et militaires d'une telle élimination étaient insupportables pour eux. En conséquence, ils ont opté pour une stratégie de simulation du respect de la légalité navarraise et de ses institutions, se voyant obligés de camoufler la domination politique et militaire, non sans de
permanentes exigences d’intégration absolue.
Sur l’illégitimité de la conquête de la Navarre, on trouve l’opinion de Thomas Hobbes qui, dans le "Léviathan" de 1640, considère la transmission injustifiée de la Navarre comme nulle. À partir de la conquête, “il n’existe pas de possibilité d’un développement spontané ou naturel. Il s’agit d’une colonisation en toute règle", selon les paroles de l’historienne Mª Puy Huici.
Les références indispensables pour savoir que nous sommes en train de parler de la récupération de l’Etat même se trouvent dans les incessantes actions de force par lesquelles les Etats occupants nient notre souveraineté, notre légalité et notre étatisme. Pour cela, dans tout projet non-récurrent ni autoritaire, doivent figurer les dates des illégalités subies, d’où dérive la situation actuelle. Nous en rappellerons quelques-unes, qui sont des marques de l’illégalité imposée par les conquêtes militaires, pour imposer la domination, rogner la souveraineté et démanteler les institutions du système juridique
même de l’État :
- 16 août 1202: supplantation de la souveraineté par la Castille dans la Navarre maritime.
- 7 juillet 1515: annexion unilatérale de la Navarre à la Castille dans les Cortes de Burgos.
- 20 octobre 1620: “Décret de l’Union” de Louis XIII par lequel la Navarre est annexée à la France.
- 16 août 1841: démantèlement de l'étatisme de la Navarre par l’Espagne avec la dénommée “Loi Paccionada”.
- 21 juillet 1876: supplantation institutionnelle dans la Navarre maritime.
PARTITION DE LA TERRITORIALITÉ
L’origine de la partition en territoires ou en provinces. Lorsque le territoire de ce qui représente aujourd’hui Araba, Bizkaia et Gipuzkoa était indépendant parce quenavarrais, ces provinces n’existaient pas en tant que telles et les personnes qui en étaient originaires étaient Navarraises. La Navarre était un Royaume souverain dans lequel il n’y avait pas de division territoriale comme nous l’entendons maintenant. Il y avait les circonscriptions des Vallées (Valles) et des Possessions (Tenencias), avec les Assemblées (Juntas). Les possédants, qui n’étaient pas des seigneurs féodaux, gouvernaient au nom de leur souveraineté naturelle les différentes communes et places, pas de façon héréditaire mais par substitutions périodiques. Ce n'est que des siècles après avoir perdu l’indépendance que les provinces telles que nous les connaissons à nos jours ont été configurées. La rupture de l’unité territoriale est le fruit, unique et exclusif, d’une conduite anti-juridique, violente, contraire au "ius gentium", violatrice de tous les traités internationaux, par la conquête, l’occupation et la domination par des puissances étrangères, suivant exclusivement leurs intérêts, effectuée progressivement sur la Navarre entière, spécialement dans les dates citées entre 1200 et 1512 par la Castille-Espagne et en 1621 par la France.
"NATIONICIDE" ET "LINGUICIDE"
La Vasconie est victime de deux grands processus simultanés: l'un nationalicide l’autre linguicide. La Navarre a été privée des institutions intégratrices et pluralistes de son système juridique, son étatisme a été supplanté et ses langues remplacées, le castillan se substituant à la langue basque, moyennant la dévalorisation forcée de cette dernière, les interdictions et les punitions, et au roman navarrais-aragonais-riojanais remplacé par le castillan. Tout cela dans l’objectif prémédité de la diviser et de
l’englober dans les nations espagnole et française. Le mythe du pacte politique et sa réutilisation peuvent amener à la conception selon laquelle, en conséquence du supposé Contrat, les parties, c’est-à-dire, la nation dominante et la dominée, partagent la souveraineté.
La grande-nation occupante, dans l’objectif d’endormir les populations conquises par la force des armes, tente de leur faire croire que la capitulation est un pacte, ou traité, même s’il n’est pas égal, par lequel elles peuvent continuer à vivre comme lorsqu’elles étaient indépendantes, et même mieux, grâce à la protection et aux possibilités du futur "projet commun" de la grande nation de laquelle elles font maintenant partie. De là surgissent les mythes tels que "la remise volontaire", "les États basques" ou "les droits historiques".
CONSTITUTIONNALISME NAVARRAIS
Le principe constitutionnel qui affirme la primauté de la loi sur celui qui détient le pouvoir a une longue histoire en Navarre, tout comme la constitutionnalisation du système juridique qui superpose les droits subjectifs, tant individuels que collectifs, au Pouvoir. À l’époque contemporaine, les constitutionnalistes navarrais avaient fondamentalement deux motifs, pour proclamer fondamentalement leur propre constitution, d’une part le besoin interne d’actualiser le système juridique, et deuxièmement, de dehors, la pression de ceux qui se disaient constitutionnalistes grandnationaux d’Espagne et de France.
Celui de l’an 1838 est un Projet de Bases rédigé par la direction des carlistes navarrais, alors que l’armée carliste de Navarre affrontait l’armée d’Espagne depuis six ans, et qui proposait essentiellement l’actualisation institutionnelle vis-à-vis du droit constitutionnel comparé de l’époque, la relation avec l’Espagne se faisant uniquement par le biais du monarque, de la même manière que la monarchie Australo-Hongroise.
En 1839, le responsable juridique institutionnel maximum des garanties constitutionnelles de la Navarre, le Syndic des "Cortes" ou Parlement de Navarre, Ángel Sagaseta de Ilurdoz, a publié les "Fueros Fundamentales del Reino de Navarra", un recueil des normes constitutionnelles, dont l’objectif était la reconnaissance du constitutionnalisme de la Navarre. Le même a écrit en 1840: “Les petits royaumes ne se différencient pas des grands en l’espèce, ni en substance: le plus grand et le plus petit ne constituent pas en la matière de diversité substantielle. Le royaume réduit du Portugal est égal en droits et en indépendance au très vaste empire russe. La véritable origine et la nature du Royaume de Navarre étant inscrites, on est obligé de souligner qu’aucun autre voisin, aussi étendu qu’il soit, aussi formidable qu’il paraisse, n'a le droit de lui dicter des résolutions. La guerre (1833-1839) n’a pas changé la nature du Royaume de Navarre, ni donné le droit à personne ni à aucune communauté de changer sa Constitution”. Ce qui n'a évidemment pas été le cas à travers les Lois espagnoles du 25 octobre 1839 et du 16 août 1841 d’abolition et de supplantation des "fueros". En 1883, le Parti Fédéral de Navarre, libéral progressiste, présidé par Serafín Olave, approuve les Bases constitutionnelles de l’Etat navarrais, qui comprennent la réunification de la Navarre. En 1940, en pleine seconde Guerre Mondiale, le Conseil National Basque rédige depuis Londres un avant-projet de Constitution pour toute la Navarre péninsulaire, la Navarre maritime incluse, et prévoit l’autodétermination des territoires navarrais répartis dans diverses provinces espagnoles. L’article 5 signale: “Le territoire basque est intégrant de l’historique Royaume de Navarre”.
SUBORDINATION
Arrêtons-nous sur cette constatation clé: nous nous trouvons face à un conflit dont l’origine historique est politique et dont la reconnaissance suppose le début de la nécessaire récupération de la souveraineté. Les clés pour trouver une sortie au contentieux exposé se trouvent aujourd’hui dans la négation de l’Etat navarrais et la carence démocratique que ceci entraîne. D’une part, l'étatisme navarrais diminué -avec son système juridique supplanté, rendu "consuétudinaire" et primitif, dans ce que nous appelons la "foralité vasco-navarraise"-, représente le résultat de la fraude politique imposée; d'autre part, se trouve l’échec “démocratique” actuel. Si l'on veut résoudre les problèmes qui affectent réellement la démocratie, et plus encore si l'on veut parvenir à la cohabitation pacifique de tous, les deux limitations fondamentales aux droits démocratiques, soit la négation de l’État navarrais et la carence démocratique, devront être traitées conjointement.
Les relations entre les sociétés politiques se trouvent plongées dans différents degrés de conflit, dont le cadre temporel est de très longue durée. La négation de l'existence d'une réalité socio-politique, de la part de celui qui la domine, la substitue et la remplace, est la phase culminante du conflit.
À titre d'exemple, nous pouvons citer quelques cas en Europe occidentale qui ont déjà surmonté cette inégalité: le Portugal, les Pays-Bas et l'Irlande; d'autres pays se trouvent toujours sous cette domination: la Corse, l'Écosse, la Catalogne et la Navarre.
Pour cette dernière, nous nous référons bien sûr à la Navarre entière, ou à l'ensemble d'Euskal Herria, équivalents à la société politique et à la communauté culturelle. La société dominée est transformée en une périphérie de la société politique dominante, qui conforme l'organisation juridico-politique de l'État grand-national de façon à consacrer sa suprématie.
En 1930, Sigmund Freud, dans une lettre à Einstein, en conséquence de l'enquête qu'il était en train de réaliser à la demande de la Société des Nations sur le problème de la guerre, a établi le fil conducteur entre l'absence de liberté et les guerres. Otfried Höffe souligne la relation de causalité entre la minoration nationale et l'existence de conditions favorables à la criminalité.
RÉCUPÉRATION DE LA SOUVERAINETÉ
Le processus de récupération de la souveraineté ne peut pas se confondre avec l'inanité autonomique. Ils sont antinomiques. La souveraineté rompt avec la légitimité de l'État étranger dominant et en pratique souverainiste, intrinsèquement démocratique, exerce et récupère la souveraineté et l'étatisme même. En revanche, l'autonomisme ne remet pas en question la légitimité de la subordination et la détention injuste de la territorialité par l'État grand-national occupant.
Les droits sociaux, économiques, culturels et politiques des Basques ne sont aucunement garantis par les frivoles solutions autonomistes, seule la souveraineté peut garantir leur exercice et leur tutelle: la souveraineté, tant individuelle pour chacun des citoyens que collective pour l'ensemble de la société et dont la garantie se trouve dans la Constitution de l'État navarrais.
L'expression de ce processus doit culminer dans un accord, dont le contenu pourrait avoir dans l'État navarrais la manifestation normative suivante:
"1º. La société navarraise/basque, sous la forme politique d'un État, est membre permanent de la communauté internationale que forme l'Europe et qui constitue aujourd'hui l'Union Européenne. Avant la culmination et le dépassement d'une étape de privations forcées et partiales de la souveraineté politique étatique et de supplantations institutionnelles, l'État de Navarre reprend sa dimension étatique comme membre européen libre et souverain.
2º. Le système juridique de la Navarre est composé de ses institutions législatives, exécutives et de l'administration de la justice, et est protégé par sa Constitution, développée historiquement dans le patrimoine de la culture juridique navarraise. La récupération de la souveraineté sur son système juridique est une nécessité inaliénable pour la Navarre, seule façon de sauvegarder suffisamment les
droits et intérêts individuels et collectifs des Navarrais/Basques, comme les droits sociaux, culturels, économiques et politiques.
3º. En ce qui concerne la Navarre, tant que toutes les dispositions qui attentent à sa souveraineté pourront conserver une certaine vigueur, elles seront nulles, sans valeur ni aucun effet. Parmi celles-ci: Confirmation par le Roi castillan des Fueros de San-Sebastián en 1202, de Vitoria, de Durango et similaires; Acte d'incorporation unilatéral des Cortes de Castille du 7 juillet 1515; Lois des Cortes espagnoles du 25 octobre 1839, 16 août 1841 et 21 juillet 1876; Constitution espagnole de 1978; Édit de Louis XIII de France du 20 octobre 1620 et Loi de l'Assemblée Nationale française du 8 octobre 1789.
Il reste encore nombre de dispositions qui supposent une réception expresse des normes espagnoles et françaises entrant en contradiction avec la Constitution et le système juridique de la Navarre".
“Pro libertate patria gens libera state”
Infanzones de Obanos (Navarre)
2011 Pampelune-Iruñea
CHRONOLOGIE DE L'ÉTAT EUROPÉEN DE NAVARRE
1 ère ÉPOQUE: IIe siècle avant J.C. au VIIIe siècle après J.C.: VASCONIE
(CELTES, ROMANISATION, GERMAINS ET MUSULMANS)
· IIe siècle avant J.C.: Émission de monnaie basque "baskunes" à Iruña.
· 187 avt JC à 178 avt J.C.: Première alliance avec Rome contre les Celtes.
· 179 avt J.C.: Fondation de Graccurris (Alfaro).
· 1er siècle avt J.C.: Fédération de Tarraga (Sadaba) avec Rome.
· 89 avt J.C.: Les chevaliers vascons de Sejia (Egea) sont citoyens romains par la
prise d'Ascoli.
· 75 avt J.C.: Pompée donne son nom à la cité d'Iruña-Pompaelo
· 72 avt J.C.: Le même Pompée fonde Lugdunum Convenarum (Saint Bertrand de
Comminges) au nord des Pyrénées Orientales avec le Val d'Aran.
· 58 avt J.C.: Rome domine l'Aquitaine.
· Construction des grandes voies romaines Bordeaux-Astorga et Tarragona-Oiarso
(Irún), qui comme d'autres se croisent à Iruña.
· 1er siècle: Quintiliano de Calahorra, avec sa grande oeuvre “Institutio Oratoria”,
devient le maître par antonomase de la classe dirigeante romaine.
· 2ème siècle: Le Pampelonnais Caius Cornelius Valens est à la tête des
représentants de la Tarraconense qui parvient à confirmer la relation directe
entre la province et Rome.
· Les forges et les ateliers vascons approvisionnent les légions romaines en armes
et en engins d'artillerie (machines de guerre).
· 2ème siècle: le magistrat Verus formalise la fédération de la Novempopulania
(Vasconie nord pyrénéenne) à Rome.
Transport fluvial par la Garonne et l'Ebre de produits d'exportation (céréales,
vin, huile…). Les eaux thermales sont très courues: Dax, Bagnères, Fitero,
Termas…
· 348 à 408: Prudencio de la Calahorra, baignée par l'Ebre vascon “Vasco
Hiberus”, devient avec son oeuvre littéraire l'inspirateur de la société romaine de
l'Antiquité tardive et l'éducateur des générations cultivées du Moyen-Âge
européen.
· 408: Lettre de l'empereur Honorio aux milices de Pampelune.
· 409: Les barbares passent par Orreaga.
· 477: Incursion des Visigoths à Pampelune.
· 480 (environ): Rédaction de l'épître Laude Pampilona. Elle décrit la ville de
Pampelune et ses murailles, qui seront abattues trois siècles plus tard par l'armée
franque de Charlemagne lors des préliminaires à la bataille d'Orreaga.
· 507: Déroute des Visigoths à Vouillé qui aurait préparé l'effondrement du règne
visigoth de Toulouse et la création du règne visigoth de Tolède.
· 540 (environ): San Millán fonde le Monastère de Suso. La vie monastique à la
Rioja atteint un grand niveau de développement, surtout à partir des Rois
pampelonnais au Xe siècle.
· 541: Les Francs prennent Pampelune.
· 574: Destruction de Cantabria et de Logroño par les Visigoths.
· 581: Le Visigoth Leovigildo attaque Pampelune.
· 589: Liliolo, évêque de Pampelune se rend au IIIe Concile de Tolède.
· 590 (environ): Attaque du Visigoth Recaredo contre la Vasconie.
· 602: Le Duché de Vasconie est constitué.
· 611 (environ): Attaque du Roi Gundemaro contre la Vasconie.
· 621: Affrontement du Roi visigoth Suintila et des Vascons.
· 635: Victoire vascone en Soule contre les Francs. Exportation de “sain” de
baleine depuis les ports vascons.
· 636: Mort de San Isidoro de Sevilla, dont l'historiographie affirme que les Goths
étaient les maîtres de la péninsule.
· 711: Le Visigoth Rodrigo attaque Pamplona et se retire de Vasconie.
· 721: Eudón le Grand offre à la Vasconie-Aquitaine la première victoire sur les
musulmans en Europe.
· 732: Défaite des musulmans à Poitiers.
· 734: L'émir Uqba conquiert Iruña-Pamplona.
· 735: Mort d'Eudón le Grand.
· 768: Les Francs appellent Navarrais les Vascons indépendants.
· 778: Destruction des murailles de Pampelune par Charlemagne.
· 778: Victoire à Orreaga de l'armée vasconne contre l'armée franque qui perd
tous ses généraux pour sauver Charlemagne. La bataille a lieu sur le tronçon de
l'antique voie romaine qui passe par le versant nord de la montagne Txangoa.
2 ème ÉPOQUE: IXe au XIXe siècle: RÈGNE EUROPÉEN DE NAVARRE
· 824: Seconde victoire à Orreaga contre les Francs (Eblo et Aznar) envoyés par
Ludovico Pío, successeur de Charlemagne.
· 824: Eneko Arista Roi de Pampelune.
· 832: Aznar Sancho, toujours avec l'aide d'Eneko Arista, donne son indépendance
à la Vasconie nord pyrénéenne.
· 892: Expulsion des Vikings (Normands) de la Vasconie du Nord par Guilhem
Sancho, comte des Vascons.
· 912: Libération de La Rioja.
· 924: Fondation du monastère navarrais d'Albelda, le plus important de l'ouest de
l'Europe par ses publications et sa bibliothèque pendant les Xe et XIe siècles.
Codex Albeldense.
· 931: Fondation du monastère San Millán de la Cogolla. Y a été rédigé, entre
autres oeuvres, un "Dictionnaire de 100.000 acceptions et 20.000 articles. Les
Gloses sont en roman navarro-aragonais et en euskera.
· 900: Exécution à Córdoba des cinquante cavaliers navarrais otages provenant de
Uncastillo.
· 992: Rédaction du “Codex de Roda” au palatium du Roi de Pampelune. Y
figurent les Rois de Pampelune et leur famille durant des siècles, ainsi que les
comtes d'Aragon, de Pallars et de Gascogne. Il reflète la légitimité, la centralité
et la territorialité du Royaume pyrénéen.
· 1004: Couronnement à Iruña de Sancho III el Mayor.
· 1006: Confection d'une mappemonde au monastère de Saint-Sever.
· 1016: Traité de frontières entre le Royaume de Pampelune et le Comté de
Castille. Il établit que la source de l'Ebre et le nord du système ibérique par
Garrai, les montagnes d'Oca et Atapuerca appartiennent à la Navarre.
· 1020: Fuero de Nájera.
· 1023: Sancho III crée le vicomté de Laburdi.
· 1027: Concile de Pampelune lors duquel celle-ci est reconnue comme métropole
ecclésiastique du Royaume.
· 1034: Mort de Sancho III el Mayor à León.
· 1054: Bataille d'Atapuerca et assassinat du Roi de Pampelune García el de
Nájera, successeur de Sancho III el Mayor.
· 1064: Assassinat de Ramiro I à Graus (Ribagorza) par les Castillans aidant les
musulmans.
· 1076: Assassinat à Peñalen (Funes) de Sancho IV Roi de Pamplona, fils de
García el de Nájera.
· 1076: Couronnement de Sancho Remírez à la Cathédrale de Pampelune.
· 1104: Couronnement d'Alfonso I el Batallador.
· 1106: Récupération de La Rioja et de la Vizcaya.
· 1127: Traité de Támara qui ratifie les limites du Royaume de Navarre avec le
Royaume de Castille établies en 1016.
· 1133: Limites du Royaume pyrénéen de Belorado à Bayonne et de Montes de
Oca à Pallars.
· 1134: Mort d'Alfonso I un mois après la défaite de Fraga. Couronnement à la
Cathédrale de Pampelune de García Ramírez el Restaurador.
· 1136: Partition du Royaume de Pampelune par le Comte de Barcelone et le Roi
de Castille, séparant l'Aragón et la nouvelle Navarre.
· 1143: Le chanoine arcediano de la cathédrale de Pampelune Roberto de Keton,
termine la traduction du Coran al latin.
· 1152: L'Angleterre prend possession de la Gascogne.
· 1176: Conquête de la Rioja et d'une partie de la Biscaye (château de Malvecín,
sur Bilbao) par la Castille.
· 1177: Laudo Arbitral de Londres.
· 1180-1200: Le “Beatus de Navarra”, déposé à la Bibliothèque Nationale de
Paris, est rédigé à Pampelune.
· 1193: Le Roi d'Angleterre soumet le vicomté de Laburdi.
· 1197: La Biblia de Pamplona, oeuvre majeure des textes illustrés de l'époque
romane.
· 1200: La Castille conquiert la Navarre maritime: Araba, Bizkaia et Guipúzcoa.
· 1212: Croisade contre les Albigeois et les Cathares par la France. Guilhem de
Tudela la décrit dans la première Canción de la Cruzada.
· 1234: Mort de Sancho VII le Fort et couronnement de Teobaldo I.
· 1265: Récupération de la Bigorre.
· 1276-1277: Guerre civile de la Navarrería entre Navarrais et Francs à
Pampelune, décrite par Guilhem Anelier.
· 1281: Union du Comté de Foix et du Vicomté de Béarn.
· 1364: L'armée navarraise est battue par les Français à Cocherel.
· 1366: Traité de Libourne entre la Navarre, l'Angleterre et l'Aragon.
· 1368-1374: La Navarre récupère Álava, Guipúzcoa et une partie de La Rioja.
· 1.385: Grande victoire portugaise sur l'armée castillane lors de la bataille
d'Aljubarrota.
· 1416: Concile de Constanza avec la participation des ambassadeurs du Royaume
de Navarre.
· 1430: Le Royaume de Navarre envoie des secours en soutien au Royaume
musulman de Grenade.
· 1453: Conquête française de la Gascogne dominée par l'Angleterre.
· 1461: Conquête de la Sonsierra par la Castille, aujourd'hui appelée Rioja
Alavesa.
· 1481: Couronnement à la Cathédrale de Pampelune de Frances Febus, Comte de
Foix et seigneur souverain de Béarn. La Couronne de Navarre réunifie l'État
pyrénéen qui durera de la fin du XVe siècle, tout le XVIe siècle et le début du
XVIIe.
· 1489: Arnalt Guillén de Brocar monte la première imprimerie à Pampelune.
· 1492: Masparrauta édite à Pampelune, dans l'imprimerie de Brocar, sa
Gramática latina.
· 1494: Couronnement à Pampelune de Catalina de Foix et de Juan de Labrit.
· 1512: Traité de Blois entre la Navarre et la France. Excommunion des Rois de
Navarre et conquête de la Navarre réduite péninsulaire.
· 1515: Incorporation unilatérale de la Navarre à la Castille.
· 1521: Défaite navarraise lors de la bataille de Noain.
· 1522: Défense d'Amaiur.
· 1524: Est conclue la défense de Fuenterrabia par l'armée navarraise.
· 1545: Etxepare publie le premier livre en euskara. Édité avec l'appui du Roi
Enrique II el Sangüesino. Il utilise le mot basque comme synonyme d'euskaldun
(qui connaît l'euskera).
· 1550: Testament du Roi d'Espagne Carlos I, qui traite de la restitution en
conscience de la Navarre à ses Rois légitimes.
· 1551: Fuero de Béarn, promulgué par le Roi de Navarre Enrique II.
· 1560: Lettre du Pape à Felipe II sur la restitution de la Navarre et répression.
· 1571: Joanes Leizarraga publie le Nouveau Testament en euskera sous le
parrainage de la Reine Juana de Labrit, et où il est fait pour la première fois
référence à Euskal Herria (heuscal herrian).
· 1572: Assassinat de la Reine Juana de Labrit et massacre de protestants à Paris
lors de la “nuit de Saint Barthélémy”.
· 1589: Excommunion du Roi de Navarre, Enrique III.
· 1590: Testament de Felipe II sur la restitution en conscience de la Navarre.
· 1598: Édit de Nantes d'Henri III de Navarre, IV de France, proclamant la liberté
de conscience.
· 1607: Assassinat d'Henri II de Navarre et IV de France.
· 1620: “Décret de l'Union” à la France du Royaume de Navarre.
· 1621: Union par la force à la France de la Navarre nord pyrénéenne qui
maintient ses institutions étatiques.
· 1638: Oihenart publie l'histoire de la Vasconie aquitaine et ibérique.
· 1640: Le philosophe Thomas Hobbes qualifie d'injuste et de contraire au Droit le
“transfèrement” de la Navarre.
· 1659: Traité des Pyrénées, entre la France et l'Espagne, où est établie la partition
de la Navarre.
· 1665: Moret initie la publication des investigations historiques comme
Chroniqueur officiel du Royaume de Navarre.
· 1789: Démantèlement par l'Assemblée Nationale française du Royaume de
Basse-Navarre, des États du Béarn et de toute l'administration navarraise dans
les États pyrénéens qui perdurait depuis 1620.
http://nabarra.eu/wp-content/uploads/2012/10/Navarre_probleme_et_solution.pdf
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UN CONFLIT POLITIQUE INTERNATIONAL
La Conférence Internationale sur la Paix du 17 octobre 2011 à San Sebastian sur le conflit basque suppose, après que les puissances de l’Occident l'aient sciemment cachée pendant très longtemps, un affleurement de la plus grande injustice internationale qui perdure encore en Europe. Les Basques ont dû subir de façon continuelle l’inusitée violence occasionnée par la conquête, l’occupation, la division, la supplantation institutionnelle, destructrice de nation ("nationicide") et de langue ("linguicide").
Il ne s’agit pas d’un problème interne, comme on veut le faire croire depuis l’Espagne et la France: la dérive du “régionalisme sain”, ou le “particularisme identitaire”. Nous nous trouvons, au contraire, face à un conflit international intraeuropéen, qui implique l’invasion militaire permanente et la domination, par deux États membres de l’UE, d'un autre État européen.
Dans le cas basque, comme dans celui de l'Irlande, il existe en synthèse une double interlocution, celle de l’Etat dominant (Angleterre) et de l’Etat dominé (Irlande).
La différence est que l’Etat irlandais a obtenu la reconnaissance de sa souveraineté et de la plus grande partie de sa territorialité il y a quatre-vingt cinq ans et que l’Etat européen de Navarre, pour sa part, est toujours en état d'hibernation, subordonné et divisé entre les Etats espagnol et français.
ÉTAT ET NATION
Lorsque nous parlons de la Navarre, nous nous référons à la manifestation de sa société ou nation politique; le Pays Basque est la communauté culturelle. La Navarre et le Pays Basque sont les deux visages d'une même nation, respectivement la politique et la culture. À chaque fois que nous utilisons le concept Navarre ou navarrais, nous nous référons au contenu politique; ainsi, la société navarraise, citoyenneté navarraise, la Navarre, l’État navarrais, le Royaume de Navarre.
Il est important aussi de ne pas confondre la signification des termes Navarre et Pays Basque, tous deux étant solidement basés sur le déroulement réel des faits historiques. Car pendant que la Navarre naît comme concept politique pour dénommer la Vasconie souveraine et indépendante, le Pays Basque apparaît dans les premiers livres en langue basque des écrivains navarrais du XVIe siècle, dans la Navarre qui restait indépendante, pour réunir tous les bascophones, même s’ils résidaient déjà en dehors du territoire indépendant navarrais, dans les territoires dominés par l’Espagne, cherchant ainsi à mettre en valeur l’existence de la Nation culturelle et linguistique, qui n’était plus englobée dans la pratique par la Nation politique.
Autrement dit, lorsque les puissances menaient leur tâche d’occupation, de démolition et de supplantation de la nation politique qu'est la Navarre, a nation culturelle et linguistique qu’est le Pays Basque s’affirme en son sein dans une volonté de résistance, résistance forcée et multiséculaire, accrochée à la défense mètre par mètre des restes et des lambeaux de la souveraineté politique et de la culture basque.
Dans un processus de récupération de la souveraineté, on ne peut pas s'attacher à un seul aspect de la réalité nationale. Il est indispensable au contraire de prendre en compte les deux à la fois. Ne pas prendre en considération cette dualité réelle de la même nation, la communauté culturelle (Pays Basque) et la société politique (Navarre), a de très graves conséquences. De même que les termes "navarrais" et "basque" se réfèrent aux mêmes personnes résidant sur le même territoire, la Navarre et le Pays Basque sont aussi des appellations qui désignent le même pays, même si elles reflètent des concepts complémentaires, la Navarre comprend l'étatisme de la société politique et le Pays Basque la communauté culturelle nationale.
VIOLENCE CONTINUELLE
L’origine du conflit politique existant à ce jour se trouve dans les conquêtes, que l’Espagne et la France ont opérées sur la Navarre. Les conquêtes "manu militari" ont été menées contre un Etat européen et moderne. Il ne s’agissait aucunement de la disparition d’un "royaume médiéval", d’un "royaume hispanique" ou d’un "simple changement de dynastie". La conquête de l’Etat navarrais culmine en 1620, c’est-à-dire 170 ans après la prise de Constantinople, et 130 ans après la conquête de Grenade et de l’arrivée des Espagnols en Amérique. La conquête de l’Etat navarrais se produit donc en plein Âge Moderne.
C'est précisément ce fait, que l’Etat navarrais soit un Etat moderne avec une société consciente d'elle-même, des institutions solides, un Droit et une langue propre, qui a obligé les conquérants à supporter l’existence d’un système juridique, politique et social plus avancé et développé que le leur. D'où le fonctionnement encore de nos jours de résidus institutionnels (fueros) appartenant à l’Etat navarrais: Trésor Public, droit civil, administration locale, etc, qui ne sont pas des créations, délégations ou transferts de l’État espagnol.
Et cela est arrivé non parce qu’ils manquaient de volonté et de moyens pour faire disparaître tout vestige de la souveraineté politique, comme ils l'ont fait en Amérique ou aux Philippines, mais parce que les coûts économiques et militaires d'une telle élimination étaient insupportables pour eux. En conséquence, ils ont opté pour une stratégie de simulation du respect de la légalité navarraise et de ses institutions, se voyant obligés de camoufler la domination politique et militaire, non sans de
permanentes exigences d’intégration absolue.
Sur l’illégitimité de la conquête de la Navarre, on trouve l’opinion de Thomas Hobbes qui, dans le "Léviathan" de 1640, considère la transmission injustifiée de la Navarre comme nulle. À partir de la conquête, “il n’existe pas de possibilité d’un développement spontané ou naturel. Il s’agit d’une colonisation en toute règle", selon les paroles de l’historienne Mª Puy Huici.
Les références indispensables pour savoir que nous sommes en train de parler de la récupération de l’Etat même se trouvent dans les incessantes actions de force par lesquelles les Etats occupants nient notre souveraineté, notre légalité et notre étatisme. Pour cela, dans tout projet non-récurrent ni autoritaire, doivent figurer les dates des illégalités subies, d’où dérive la situation actuelle. Nous en rappellerons quelques-unes, qui sont des marques de l’illégalité imposée par les conquêtes militaires, pour imposer la domination, rogner la souveraineté et démanteler les institutions du système juridique
même de l’État :
- 16 août 1202: supplantation de la souveraineté par la Castille dans la Navarre maritime.
- 7 juillet 1515: annexion unilatérale de la Navarre à la Castille dans les Cortes de Burgos.
- 20 octobre 1620: “Décret de l’Union” de Louis XIII par lequel la Navarre est annexée à la France.
- 16 août 1841: démantèlement de l'étatisme de la Navarre par l’Espagne avec la dénommée “Loi Paccionada”.
- 21 juillet 1876: supplantation institutionnelle dans la Navarre maritime.
PARTITION DE LA TERRITORIALITÉ
L’origine de la partition en territoires ou en provinces. Lorsque le territoire de ce qui représente aujourd’hui Araba, Bizkaia et Gipuzkoa était indépendant parce quenavarrais, ces provinces n’existaient pas en tant que telles et les personnes qui en étaient originaires étaient Navarraises. La Navarre était un Royaume souverain dans lequel il n’y avait pas de division territoriale comme nous l’entendons maintenant. Il y avait les circonscriptions des Vallées (Valles) et des Possessions (Tenencias), avec les Assemblées (Juntas). Les possédants, qui n’étaient pas des seigneurs féodaux, gouvernaient au nom de leur souveraineté naturelle les différentes communes et places, pas de façon héréditaire mais par substitutions périodiques. Ce n'est que des siècles après avoir perdu l’indépendance que les provinces telles que nous les connaissons à nos jours ont été configurées. La rupture de l’unité territoriale est le fruit, unique et exclusif, d’une conduite anti-juridique, violente, contraire au "ius gentium", violatrice de tous les traités internationaux, par la conquête, l’occupation et la domination par des puissances étrangères, suivant exclusivement leurs intérêts, effectuée progressivement sur la Navarre entière, spécialement dans les dates citées entre 1200 et 1512 par la Castille-Espagne et en 1621 par la France.
"NATIONICIDE" ET "LINGUICIDE"
La Vasconie est victime de deux grands processus simultanés: l'un nationalicide l’autre linguicide. La Navarre a été privée des institutions intégratrices et pluralistes de son système juridique, son étatisme a été supplanté et ses langues remplacées, le castillan se substituant à la langue basque, moyennant la dévalorisation forcée de cette dernière, les interdictions et les punitions, et au roman navarrais-aragonais-riojanais remplacé par le castillan. Tout cela dans l’objectif prémédité de la diviser et de
l’englober dans les nations espagnole et française. Le mythe du pacte politique et sa réutilisation peuvent amener à la conception selon laquelle, en conséquence du supposé Contrat, les parties, c’est-à-dire, la nation dominante et la dominée, partagent la souveraineté.
La grande-nation occupante, dans l’objectif d’endormir les populations conquises par la force des armes, tente de leur faire croire que la capitulation est un pacte, ou traité, même s’il n’est pas égal, par lequel elles peuvent continuer à vivre comme lorsqu’elles étaient indépendantes, et même mieux, grâce à la protection et aux possibilités du futur "projet commun" de la grande nation de laquelle elles font maintenant partie. De là surgissent les mythes tels que "la remise volontaire", "les États basques" ou "les droits historiques".
CONSTITUTIONNALISME NAVARRAIS
Le principe constitutionnel qui affirme la primauté de la loi sur celui qui détient le pouvoir a une longue histoire en Navarre, tout comme la constitutionnalisation du système juridique qui superpose les droits subjectifs, tant individuels que collectifs, au Pouvoir. À l’époque contemporaine, les constitutionnalistes navarrais avaient fondamentalement deux motifs, pour proclamer fondamentalement leur propre constitution, d’une part le besoin interne d’actualiser le système juridique, et deuxièmement, de dehors, la pression de ceux qui se disaient constitutionnalistes grandnationaux d’Espagne et de France.
Celui de l’an 1838 est un Projet de Bases rédigé par la direction des carlistes navarrais, alors que l’armée carliste de Navarre affrontait l’armée d’Espagne depuis six ans, et qui proposait essentiellement l’actualisation institutionnelle vis-à-vis du droit constitutionnel comparé de l’époque, la relation avec l’Espagne se faisant uniquement par le biais du monarque, de la même manière que la monarchie Australo-Hongroise.
En 1839, le responsable juridique institutionnel maximum des garanties constitutionnelles de la Navarre, le Syndic des "Cortes" ou Parlement de Navarre, Ángel Sagaseta de Ilurdoz, a publié les "Fueros Fundamentales del Reino de Navarra", un recueil des normes constitutionnelles, dont l’objectif était la reconnaissance du constitutionnalisme de la Navarre. Le même a écrit en 1840: “Les petits royaumes ne se différencient pas des grands en l’espèce, ni en substance: le plus grand et le plus petit ne constituent pas en la matière de diversité substantielle. Le royaume réduit du Portugal est égal en droits et en indépendance au très vaste empire russe. La véritable origine et la nature du Royaume de Navarre étant inscrites, on est obligé de souligner qu’aucun autre voisin, aussi étendu qu’il soit, aussi formidable qu’il paraisse, n'a le droit de lui dicter des résolutions. La guerre (1833-1839) n’a pas changé la nature du Royaume de Navarre, ni donné le droit à personne ni à aucune communauté de changer sa Constitution”. Ce qui n'a évidemment pas été le cas à travers les Lois espagnoles du 25 octobre 1839 et du 16 août 1841 d’abolition et de supplantation des "fueros". En 1883, le Parti Fédéral de Navarre, libéral progressiste, présidé par Serafín Olave, approuve les Bases constitutionnelles de l’Etat navarrais, qui comprennent la réunification de la Navarre. En 1940, en pleine seconde Guerre Mondiale, le Conseil National Basque rédige depuis Londres un avant-projet de Constitution pour toute la Navarre péninsulaire, la Navarre maritime incluse, et prévoit l’autodétermination des territoires navarrais répartis dans diverses provinces espagnoles. L’article 5 signale: “Le territoire basque est intégrant de l’historique Royaume de Navarre”.
SUBORDINATION
Arrêtons-nous sur cette constatation clé: nous nous trouvons face à un conflit dont l’origine historique est politique et dont la reconnaissance suppose le début de la nécessaire récupération de la souveraineté. Les clés pour trouver une sortie au contentieux exposé se trouvent aujourd’hui dans la négation de l’Etat navarrais et la carence démocratique que ceci entraîne. D’une part, l'étatisme navarrais diminué -avec son système juridique supplanté, rendu "consuétudinaire" et primitif, dans ce que nous appelons la "foralité vasco-navarraise"-, représente le résultat de la fraude politique imposée; d'autre part, se trouve l’échec “démocratique” actuel. Si l'on veut résoudre les problèmes qui affectent réellement la démocratie, et plus encore si l'on veut parvenir à la cohabitation pacifique de tous, les deux limitations fondamentales aux droits démocratiques, soit la négation de l’État navarrais et la carence démocratique, devront être traitées conjointement.
Les relations entre les sociétés politiques se trouvent plongées dans différents degrés de conflit, dont le cadre temporel est de très longue durée. La négation de l'existence d'une réalité socio-politique, de la part de celui qui la domine, la substitue et la remplace, est la phase culminante du conflit.
À titre d'exemple, nous pouvons citer quelques cas en Europe occidentale qui ont déjà surmonté cette inégalité: le Portugal, les Pays-Bas et l'Irlande; d'autres pays se trouvent toujours sous cette domination: la Corse, l'Écosse, la Catalogne et la Navarre.
Pour cette dernière, nous nous référons bien sûr à la Navarre entière, ou à l'ensemble d'Euskal Herria, équivalents à la société politique et à la communauté culturelle. La société dominée est transformée en une périphérie de la société politique dominante, qui conforme l'organisation juridico-politique de l'État grand-national de façon à consacrer sa suprématie.
En 1930, Sigmund Freud, dans une lettre à Einstein, en conséquence de l'enquête qu'il était en train de réaliser à la demande de la Société des Nations sur le problème de la guerre, a établi le fil conducteur entre l'absence de liberté et les guerres. Otfried Höffe souligne la relation de causalité entre la minoration nationale et l'existence de conditions favorables à la criminalité.
RÉCUPÉRATION DE LA SOUVERAINETÉ
Le processus de récupération de la souveraineté ne peut pas se confondre avec l'inanité autonomique. Ils sont antinomiques. La souveraineté rompt avec la légitimité de l'État étranger dominant et en pratique souverainiste, intrinsèquement démocratique, exerce et récupère la souveraineté et l'étatisme même. En revanche, l'autonomisme ne remet pas en question la légitimité de la subordination et la détention injuste de la territorialité par l'État grand-national occupant.
Les droits sociaux, économiques, culturels et politiques des Basques ne sont aucunement garantis par les frivoles solutions autonomistes, seule la souveraineté peut garantir leur exercice et leur tutelle: la souveraineté, tant individuelle pour chacun des citoyens que collective pour l'ensemble de la société et dont la garantie se trouve dans la Constitution de l'État navarrais.
L'expression de ce processus doit culminer dans un accord, dont le contenu pourrait avoir dans l'État navarrais la manifestation normative suivante:
"1º. La société navarraise/basque, sous la forme politique d'un État, est membre permanent de la communauté internationale que forme l'Europe et qui constitue aujourd'hui l'Union Européenne. Avant la culmination et le dépassement d'une étape de privations forcées et partiales de la souveraineté politique étatique et de supplantations institutionnelles, l'État de Navarre reprend sa dimension étatique comme membre européen libre et souverain.
2º. Le système juridique de la Navarre est composé de ses institutions législatives, exécutives et de l'administration de la justice, et est protégé par sa Constitution, développée historiquement dans le patrimoine de la culture juridique navarraise. La récupération de la souveraineté sur son système juridique est une nécessité inaliénable pour la Navarre, seule façon de sauvegarder suffisamment les
droits et intérêts individuels et collectifs des Navarrais/Basques, comme les droits sociaux, culturels, économiques et politiques.
3º. En ce qui concerne la Navarre, tant que toutes les dispositions qui attentent à sa souveraineté pourront conserver une certaine vigueur, elles seront nulles, sans valeur ni aucun effet. Parmi celles-ci: Confirmation par le Roi castillan des Fueros de San-Sebastián en 1202, de Vitoria, de Durango et similaires; Acte d'incorporation unilatéral des Cortes de Castille du 7 juillet 1515; Lois des Cortes espagnoles du 25 octobre 1839, 16 août 1841 et 21 juillet 1876; Constitution espagnole de 1978; Édit de Louis XIII de France du 20 octobre 1620 et Loi de l'Assemblée Nationale française du 8 octobre 1789.
Il reste encore nombre de dispositions qui supposent une réception expresse des normes espagnoles et françaises entrant en contradiction avec la Constitution et le système juridique de la Navarre".
“Pro libertate patria gens libera state”
Infanzones de Obanos (Navarre)
2011 Pampelune-Iruñea
CHRONOLOGIE DE L'ÉTAT EUROPÉEN DE NAVARRE
1 ère ÉPOQUE: IIe siècle avant J.C. au VIIIe siècle après J.C.: VASCONIE
(CELTES, ROMANISATION, GERMAINS ET MUSULMANS)
· IIe siècle avant J.C.: Émission de monnaie basque "baskunes" à Iruña.
· 187 avt JC à 178 avt J.C.: Première alliance avec Rome contre les Celtes.
· 179 avt J.C.: Fondation de Graccurris (Alfaro).
· 1er siècle avt J.C.: Fédération de Tarraga (Sadaba) avec Rome.
· 89 avt J.C.: Les chevaliers vascons de Sejia (Egea) sont citoyens romains par la
prise d'Ascoli.
· 75 avt J.C.: Pompée donne son nom à la cité d'Iruña-Pompaelo
· 72 avt J.C.: Le même Pompée fonde Lugdunum Convenarum (Saint Bertrand de
Comminges) au nord des Pyrénées Orientales avec le Val d'Aran.
· 58 avt J.C.: Rome domine l'Aquitaine.
· Construction des grandes voies romaines Bordeaux-Astorga et Tarragona-Oiarso
(Irún), qui comme d'autres se croisent à Iruña.
· 1er siècle: Quintiliano de Calahorra, avec sa grande oeuvre “Institutio Oratoria”,
devient le maître par antonomase de la classe dirigeante romaine.
· 2ème siècle: Le Pampelonnais Caius Cornelius Valens est à la tête des
représentants de la Tarraconense qui parvient à confirmer la relation directe
entre la province et Rome.
· Les forges et les ateliers vascons approvisionnent les légions romaines en armes
et en engins d'artillerie (machines de guerre).
· 2ème siècle: le magistrat Verus formalise la fédération de la Novempopulania
(Vasconie nord pyrénéenne) à Rome.
Transport fluvial par la Garonne et l'Ebre de produits d'exportation (céréales,
vin, huile…). Les eaux thermales sont très courues: Dax, Bagnères, Fitero,
Termas…
· 348 à 408: Prudencio de la Calahorra, baignée par l'Ebre vascon “Vasco
Hiberus”, devient avec son oeuvre littéraire l'inspirateur de la société romaine de
l'Antiquité tardive et l'éducateur des générations cultivées du Moyen-Âge
européen.
· 408: Lettre de l'empereur Honorio aux milices de Pampelune.
· 409: Les barbares passent par Orreaga.
· 477: Incursion des Visigoths à Pampelune.
· 480 (environ): Rédaction de l'épître Laude Pampilona. Elle décrit la ville de
Pampelune et ses murailles, qui seront abattues trois siècles plus tard par l'armée
franque de Charlemagne lors des préliminaires à la bataille d'Orreaga.
· 507: Déroute des Visigoths à Vouillé qui aurait préparé l'effondrement du règne
visigoth de Toulouse et la création du règne visigoth de Tolède.
· 540 (environ): San Millán fonde le Monastère de Suso. La vie monastique à la
Rioja atteint un grand niveau de développement, surtout à partir des Rois
pampelonnais au Xe siècle.
· 541: Les Francs prennent Pampelune.
· 574: Destruction de Cantabria et de Logroño par les Visigoths.
· 581: Le Visigoth Leovigildo attaque Pampelune.
· 589: Liliolo, évêque de Pampelune se rend au IIIe Concile de Tolède.
· 590 (environ): Attaque du Visigoth Recaredo contre la Vasconie.
· 602: Le Duché de Vasconie est constitué.
· 611 (environ): Attaque du Roi Gundemaro contre la Vasconie.
· 621: Affrontement du Roi visigoth Suintila et des Vascons.
· 635: Victoire vascone en Soule contre les Francs. Exportation de “sain” de
baleine depuis les ports vascons.
· 636: Mort de San Isidoro de Sevilla, dont l'historiographie affirme que les Goths
étaient les maîtres de la péninsule.
· 711: Le Visigoth Rodrigo attaque Pamplona et se retire de Vasconie.
· 721: Eudón le Grand offre à la Vasconie-Aquitaine la première victoire sur les
musulmans en Europe.
· 732: Défaite des musulmans à Poitiers.
· 734: L'émir Uqba conquiert Iruña-Pamplona.
· 735: Mort d'Eudón le Grand.
· 768: Les Francs appellent Navarrais les Vascons indépendants.
· 778: Destruction des murailles de Pampelune par Charlemagne.
· 778: Victoire à Orreaga de l'armée vasconne contre l'armée franque qui perd
tous ses généraux pour sauver Charlemagne. La bataille a lieu sur le tronçon de
l'antique voie romaine qui passe par le versant nord de la montagne Txangoa.
2 ème ÉPOQUE: IXe au XIXe siècle: RÈGNE EUROPÉEN DE NAVARRE
· 824: Seconde victoire à Orreaga contre les Francs (Eblo et Aznar) envoyés par
Ludovico Pío, successeur de Charlemagne.
· 824: Eneko Arista Roi de Pampelune.
· 832: Aznar Sancho, toujours avec l'aide d'Eneko Arista, donne son indépendance
à la Vasconie nord pyrénéenne.
· 892: Expulsion des Vikings (Normands) de la Vasconie du Nord par Guilhem
Sancho, comte des Vascons.
· 912: Libération de La Rioja.
· 924: Fondation du monastère navarrais d'Albelda, le plus important de l'ouest de
l'Europe par ses publications et sa bibliothèque pendant les Xe et XIe siècles.
Codex Albeldense.
· 931: Fondation du monastère San Millán de la Cogolla. Y a été rédigé, entre
autres oeuvres, un "Dictionnaire de 100.000 acceptions et 20.000 articles. Les
Gloses sont en roman navarro-aragonais et en euskera.
· 900: Exécution à Córdoba des cinquante cavaliers navarrais otages provenant de
Uncastillo.
· 992: Rédaction du “Codex de Roda” au palatium du Roi de Pampelune. Y
figurent les Rois de Pampelune et leur famille durant des siècles, ainsi que les
comtes d'Aragon, de Pallars et de Gascogne. Il reflète la légitimité, la centralité
et la territorialité du Royaume pyrénéen.
· 1004: Couronnement à Iruña de Sancho III el Mayor.
· 1006: Confection d'une mappemonde au monastère de Saint-Sever.
· 1016: Traité de frontières entre le Royaume de Pampelune et le Comté de
Castille. Il établit que la source de l'Ebre et le nord du système ibérique par
Garrai, les montagnes d'Oca et Atapuerca appartiennent à la Navarre.
· 1020: Fuero de Nájera.
· 1023: Sancho III crée le vicomté de Laburdi.
· 1027: Concile de Pampelune lors duquel celle-ci est reconnue comme métropole
ecclésiastique du Royaume.
· 1034: Mort de Sancho III el Mayor à León.
· 1054: Bataille d'Atapuerca et assassinat du Roi de Pampelune García el de
Nájera, successeur de Sancho III el Mayor.
· 1064: Assassinat de Ramiro I à Graus (Ribagorza) par les Castillans aidant les
musulmans.
· 1076: Assassinat à Peñalen (Funes) de Sancho IV Roi de Pamplona, fils de
García el de Nájera.
· 1076: Couronnement de Sancho Remírez à la Cathédrale de Pampelune.
· 1104: Couronnement d'Alfonso I el Batallador.
· 1106: Récupération de La Rioja et de la Vizcaya.
· 1127: Traité de Támara qui ratifie les limites du Royaume de Navarre avec le
Royaume de Castille établies en 1016.
· 1133: Limites du Royaume pyrénéen de Belorado à Bayonne et de Montes de
Oca à Pallars.
· 1134: Mort d'Alfonso I un mois après la défaite de Fraga. Couronnement à la
Cathédrale de Pampelune de García Ramírez el Restaurador.
· 1136: Partition du Royaume de Pampelune par le Comte de Barcelone et le Roi
de Castille, séparant l'Aragón et la nouvelle Navarre.
· 1143: Le chanoine arcediano de la cathédrale de Pampelune Roberto de Keton,
termine la traduction du Coran al latin.
· 1152: L'Angleterre prend possession de la Gascogne.
· 1176: Conquête de la Rioja et d'une partie de la Biscaye (château de Malvecín,
sur Bilbao) par la Castille.
· 1177: Laudo Arbitral de Londres.
· 1180-1200: Le “Beatus de Navarra”, déposé à la Bibliothèque Nationale de
Paris, est rédigé à Pampelune.
· 1193: Le Roi d'Angleterre soumet le vicomté de Laburdi.
· 1197: La Biblia de Pamplona, oeuvre majeure des textes illustrés de l'époque
romane.
· 1200: La Castille conquiert la Navarre maritime: Araba, Bizkaia et Guipúzcoa.
· 1212: Croisade contre les Albigeois et les Cathares par la France. Guilhem de
Tudela la décrit dans la première Canción de la Cruzada.
· 1234: Mort de Sancho VII le Fort et couronnement de Teobaldo I.
· 1265: Récupération de la Bigorre.
· 1276-1277: Guerre civile de la Navarrería entre Navarrais et Francs à
Pampelune, décrite par Guilhem Anelier.
· 1281: Union du Comté de Foix et du Vicomté de Béarn.
· 1364: L'armée navarraise est battue par les Français à Cocherel.
· 1366: Traité de Libourne entre la Navarre, l'Angleterre et l'Aragon.
· 1368-1374: La Navarre récupère Álava, Guipúzcoa et une partie de La Rioja.
· 1.385: Grande victoire portugaise sur l'armée castillane lors de la bataille
d'Aljubarrota.
· 1416: Concile de Constanza avec la participation des ambassadeurs du Royaume
de Navarre.
· 1430: Le Royaume de Navarre envoie des secours en soutien au Royaume
musulman de Grenade.
· 1453: Conquête française de la Gascogne dominée par l'Angleterre.
· 1461: Conquête de la Sonsierra par la Castille, aujourd'hui appelée Rioja
Alavesa.
· 1481: Couronnement à la Cathédrale de Pampelune de Frances Febus, Comte de
Foix et seigneur souverain de Béarn. La Couronne de Navarre réunifie l'État
pyrénéen qui durera de la fin du XVe siècle, tout le XVIe siècle et le début du
XVIIe.
· 1489: Arnalt Guillén de Brocar monte la première imprimerie à Pampelune.
· 1492: Masparrauta édite à Pampelune, dans l'imprimerie de Brocar, sa
Gramática latina.
· 1494: Couronnement à Pampelune de Catalina de Foix et de Juan de Labrit.
· 1512: Traité de Blois entre la Navarre et la France. Excommunion des Rois de
Navarre et conquête de la Navarre réduite péninsulaire.
· 1515: Incorporation unilatérale de la Navarre à la Castille.
· 1521: Défaite navarraise lors de la bataille de Noain.
· 1522: Défense d'Amaiur.
· 1524: Est conclue la défense de Fuenterrabia par l'armée navarraise.
· 1545: Etxepare publie le premier livre en euskara. Édité avec l'appui du Roi
Enrique II el Sangüesino. Il utilise le mot basque comme synonyme d'euskaldun
(qui connaît l'euskera).
· 1550: Testament du Roi d'Espagne Carlos I, qui traite de la restitution en
conscience de la Navarre à ses Rois légitimes.
· 1551: Fuero de Béarn, promulgué par le Roi de Navarre Enrique II.
· 1560: Lettre du Pape à Felipe II sur la restitution de la Navarre et répression.
· 1571: Joanes Leizarraga publie le Nouveau Testament en euskera sous le
parrainage de la Reine Juana de Labrit, et où il est fait pour la première fois
référence à Euskal Herria (heuscal herrian).
· 1572: Assassinat de la Reine Juana de Labrit et massacre de protestants à Paris
lors de la “nuit de Saint Barthélémy”.
· 1589: Excommunion du Roi de Navarre, Enrique III.
· 1590: Testament de Felipe II sur la restitution en conscience de la Navarre.
· 1598: Édit de Nantes d'Henri III de Navarre, IV de France, proclamant la liberté
de conscience.
· 1607: Assassinat d'Henri II de Navarre et IV de France.
· 1620: “Décret de l'Union” à la France du Royaume de Navarre.
· 1621: Union par la force à la France de la Navarre nord pyrénéenne qui
maintient ses institutions étatiques.
· 1638: Oihenart publie l'histoire de la Vasconie aquitaine et ibérique.
· 1640: Le philosophe Thomas Hobbes qualifie d'injuste et de contraire au Droit le
“transfèrement” de la Navarre.
· 1659: Traité des Pyrénées, entre la France et l'Espagne, où est établie la partition
de la Navarre.
· 1665: Moret initie la publication des investigations historiques comme
Chroniqueur officiel du Royaume de Navarre.
· 1789: Démantèlement par l'Assemblée Nationale française du Royaume de
Basse-Navarre, des États du Béarn et de toute l'administration navarraise dans
les États pyrénéens qui perdurait depuis 1620.
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